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Si on vous dit « Grand Singe », vous répondez gorille, chimpanzé, orang-outan ?
On vous répond artistes ! Et il y en a quatre de cette espèce du côté de Besançon qui participeront cette année au CLEA des Portes du Haut-Doubs.

Zoom sur ce groupe et son projet au sein des écoles en partenariat avec la Cité de la Voix, la Drac Bourgogne-Franche-Comté, la communauté de communes des Portes du Haut-Doubs et la radio P’tit Gibus FM.

C’est vêtus de masques de primates et de capes dignes de Belphégor que se présentent sur scène Zo, Miqi O et YoggyOne, les deux emcees (rappeurs) et le beatmaker (compositeur d’instrumentales) aux noms improbables qui rejoignent le troisième rappeur Boucherie Chevaline en studio pour former Grand Singe. Avec leurs textes dadaïstes qui jouent sur les télescopages de mots et les homophonies, leurs beats rétro-futuristes au groove irrésistible et leur univers mystérieux, ces quatre bisontins proposent un hip-hop frais, singulier, exigeant et sauvage.

Vous participez cette année au CLEA des Portes du Haut-Doubs. Quel intérêt ce type de projets pédagogiques présente-t-il pour vous ?

La transmission de notre savoir-faire singulier est pour nous l’enjeu de la survie de notre espèce. Nos techniques de rap et de beatmaking sont rares et peu comprises dans la jungle musicale, donc il nous tient à cœur d’en partager le secret pour perpétuer leurs existences. Et en partageant avec d’autres, nous apprenons nous-même à nous connaître mieux et nous nous enrichissons également de la créativité de ceux qui manipulent nos outils. Ainsi notre savoir grandit.

En quoi va consister le projet ?

Il s’agit de plonger les enfants dans notre processus de création afin qu’ils comprennent les enjeux, qu’ils rencontrent les mêmes écueils, les mêmes satisfactions et que nous répondions à leurs questions qui sont également les nôtres. Il vont donc, dans une série d’ateliers animés par Zo Miqi et Yoggy, reprendre la chaîne complète de la création d’un morceau de Grand Singe, de la composition instrumentale jusqu’à l’exécution du morceau complet sur scène, en passant par l’écriture des paroles, l’enregistrement des voix et la mise en place scénique, costumée et chorégraphique du morceau. Et pour qu’ils puissent encore mieux identifier notre processus, nous avons choisi un angle de vue proche du nôtre : les enfants devront se mettre dans la peau d’un animal et revendiquer leur spécificité pour écrire leur morceau. 

« survie de notre espèce », « se mettre dans la peau d’un animal »… votre projet artistique s’inscrit-il dans un souhait de sensibiliser votre public à la préservation de la biodiversité ?

Si la biodiversité n’est pas un objectif conscient dans notre démarche, nous pensons évidemment que sa préservation est cruciale et nous espérons que les enfants saisiront, à travers les ateliers, l’intérêt pour tous d’affirmer sa spécificité et de comprendre comment notre singularité constitue une force. L’idée de préserver la biodiversité s’inscrit naturellement, entre autres arguments, dans le prolongement de ce point de vue.