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Ce week-end, la Cité de la Voix accueillera des artistes d’horizons multiples pour rendre hommage à l’un des plus grands groupes de la Pop music : Les Beatles !

Parmi les invités, nous retrouverons les Paladins dans un programme Beatles baroque. Jérôme Correas, directeur musical de l’ensemble, nous livre quelques clefs sur la rencontre inattendue de ces stars « so British » que sont Henry Purcell et Les Beatles !

Une rencontre entre Les Beatles et la musique baroque peut sembler incongrue. Qu’est-ce qui vous a séduit dans ce projet ?

On est toujours frappé par le côté « pop » de la musique de Purcell. Avec sa rythmique particulière, la langue anglaise est un dénominateur commun à ces deux répertoires, et permet de jeter un pont entre deux époques, à la recherche de cet esprit britannique fait d’humour, d’autodérision et d’excentricité. Les ressemblances sont nombreuses, dans les mélodies, dans les basses, dans le sens du rythme, et il est assez jubilatoire de trouver des correspondances entre des musiques composées et chantées à trois siècles d’intervalle.

Pourquoi s’attacher particulièrement à Henry Purcell ?

La musique de Purcell n’a jamais été oubliée en Angleterre. Elle a traversé les siècles et il est tout à fait possible que Les Beatles, curieux de tous les répertoires, l’aient écoutée. D’autre part, les « Songs » de Purcell sont des chansons d’amour, au même titre que celles des Beatles. On trouve dans ces deux univers un goût commun pour la sentimentalité, des mélodies un peu sucrées, mais aussi une certaine liberté de ton à travers l’humour et la dérision.

Le grand écart entre le rock et le chant lyrique est-il un jeu périlleux ou grisant pour les chanteurs ?

Évidemment, il serait difficile de demander à des chanteurs verdiens ou wagnériens de mettre en valeur la musique des Beatles… Les chanteurs habitués aux répertoires baroques sont habitués à donner à leur voix des couleurs très variées, ils sont attentifs à la diction, ils contrôlent leur vibrato. Il fallait aussi trouver des interprètes qui ont déjà des affinités avec l’univers musical des Sixties, c’est le cas avec Magali Léger, Amandine Bontemps et Jean-François Lombard.

C’est pour Les Paladins un projet passionnant et un vrai plaisir de chercher une unité et une logique dans un travail d’expérimentation sonore en jonglant avec les styles. Je crois que Purcell éclaire Les Beatles, mais Les Beatles revisitent Purcell !

Jérôme Correas, directeur musical, Les Paladins

Les Paladins @ Louis Quéant

BEATLES BAROQUE

samedi 20 mai à 20h30
Cité de la Voix – Vézelay

12€ / 8€ • Réservation conseillée