Cdmc (Paris)
jeudi 15 septembre 2016, 18h
Modération Géraldine Toutain, directrice artistique du pôle voix de Liaisons Arts Bourgogne-le lab
Présentation
Raphaël de Vivo, inspirateur du projet
Dialogue avec Andrea Liberovici, compositeur, Helga Davis, voix, Stephan Maciejewski, directeur du festival de Saintes, programmateur au TAP de Poitiers
Moment musical
Le compositeur italien Andrea Liberovici signe une œuvre originale, autour du mythe de Faust pactisant avec le diable. Musique, vidéo et dispositif électronique s’entremêlent dans cette œuvre, créée le 11 février 2016 à Poitiers. Tous ces personnages interprètent une partition à la croisée des esthétiques, ouvrant la voie à de véritables illusions sonores.
Enfermé dans une boîte, Faust fuit le monde extérieur avec désespoir et ne cherche plus rien sinon retrouver sa voix. Seul, face à son reflet dans un miroir, Faust (interprété par Helga Davis) dialogue avec son image afin d’évoquer ses souvenirs et ses illusions à la recherche d’un seul mot : le bonheur.
« Faust’s Box n’a aucunement pour ambition de proposer une interprétation moderne du Faust goethéen », insiste le compositeur. Ce qui l’intéresse, « ce sont les questions que Goethe s’est posées et qu’il continue à nous poser sur l’être humain au fondement de sa poétique. Quels êtres humains sommes-nous devenus dans ce mauvais temps nouveau ? ». Malgré les grandes révolutions de la modernité et de la technologie, l’homme est seul. Andrea Liberovici tente alors « de comprendre à partir de quel moment de l’histoire l’être humain a cessé d’être au centre de la réflexion culturelle, politique et sociale, pour revêtir la double physionomie de consommateur et d’objet de consommation ». L’histoire de Faust’s box part de là. Elle nous plonge dans l’intérieur de l’âme et sur les dimensions cachées et mystérieuses de nos vies. Le spectacle s’articule autour de cet Ego, décrit comme le « personnage principal en tant qu’objet de damnation ».
Ce voyage multidisciplinaire s’articule autour d’une bande son sur laquelle est enregistrée la voix de Robert Wilson, le « narrateur de l’ombre », mêlée à des sons concrets captés dans la ville et dans la nature. L’extraordinaire Helga Davis incarne un Faust sans genre ni sexe, capable d’une impressionnante polyphonie savamment soutenue par l’électronique. Les sept musiciens s’intègrent avec fluidité à cette distribution, dans une forme singulière de dialogue avec les voix. Quant à l’esthétique musicale, le compositeur « utilise musicalement et dramaturgiquement la pop, cette langue dominante, comme une «amorce narrative» pour engager une réflexion sur les multiples déclinaisons, pas seulement esthétiques, de la domination ».
Coproduction Ars Nova, ensemble instrumental – Cdmc – Pôle voix de Liaisons Arts Bourgogne-le lab
Pour découvrir les différents échanges lors de cette rencontre, et en particulier Le traitement de la voix de Faust dans tous ses aspects techniques et artistiques avec Helga Davis, Géraldine Toutain suivez le lien : http://www.cdmc.asso.fr/fr/actualites/saison-cdmc/voix-croisee-esthetiques-rencontre-en-avant-premiere-spectacle-faust-s-box